Hall majestueux d'une vieille maison bourgeoise.
Une opulence de bon aloi devait sévir en ces lieux, il y a bien longtemps.
Un escalier monumental, partant du tiers avant de la scène, ne mène plus nulle part. La galerie qui le reliait à une mezzanine, sur la droite, ainsi qu'à une autre galerie, reliant plusieurs pièces sur la gauche, s'est effondrée.
On n'accède plus aux éléments supérieurs, que par des planches branlantes partant du sommet de l'escalier, ou par des échelles verticales.
Une corde à linge, chargées de vêtements féminins et d'une intimité anachronique, surplombe les planches de liaisons.
Donnant sur la mezzanine, la chambre de l'épouse.
Sur la galerie à gauche, deux portes sont condamnées, la troisième ouvrant sur la chambre à coucher de la soeur.
Au rez, diverses portes condamnées, puis la porte d'entrée, la porte d'accès à la cuisine, ainsi qu'un rideau fermant un cagibi qui sert de chambre à la bonne.
Le rideau ouvert révèle une pièce intime, chaude et exotique, où trône sous un miroir, un temple vaudou.
Des tentures d'un luxe désuet, élimées et poussiéreuses, donnent une impression de décadence, tout en voilant impudiquement, tant le jour que pourraient diffuser des fenêtres improbables, aux vitrages de carton, que les stigmates d'une décrépitude inéluctable.
Sur la mezzanine, la galerie gauche et au rez-de-chaussée, trois miroirs imposants reflètent un vide angoissant.
Aucun meubles, objets divers ou bibelots n'animent ces lieux.
Les éléments du décor ne forment pas forcément un tout, mais peuvent être disposés fragmentairement, le fond de scène restant alors absolument noir.
A part la bonne, habillée exotique, et l'inspecteur strict, guindé, élimé, les personnages sont vêtus de façon intemporelle, rapiécée et poussiéreuse.